Une fête dangereuse !

Une fête dangereuse !

 

 

   Quand Harper était arrivé au dessert, son expression était désespérée, il faisait l’inventaire de ce qui restait dans l’assiette de sa petite fille. Les carottes râpées, ça allait, des bonnes et onéreuses carottes primeurs, elle avait adoré, mais en avait hélas ôté consciencieusement tout le persil. Ensuite, pour le dessert, là, pas de problème ! 

Du canapé où il faisait sa pose digestive, ses réflexions culinaires le faisaient bouillir intérieurement d’avoir été le seul à manger des coquillages. Il les avait cherchés pour elle, à l’occasion de cette visite trop peu fréquente à son goût, comme à chacun de ses anniversaires à elle.

Un regard par la fenêtre de son joli bungalow le sortit soudain de sa rêverie et le fit se lever précipitamment.

— Cours ! Run ! hurla-t-il à Natalia en la prenant précipitamment par la main et la sortant à toute vitesse de sa hutte en toit de palmes tressées, une tempête tropicale arrive !

— Ma gaufre, zut ! cria Natalia lorsqu’elle laissa échapper son dessert sur le sol ajouré du ponton de la jetée, c’est pas ma faute, tu m’as tiré le bras trop fort ! Et comment tu sais que c’est la tempête ? continua-t-elle à demander en courant et en haletant.

— Là-bas, les nuages commencent à être noirs gris et agressives, c’est arrivé si vite, le ciel était blue il y a dix minutes ! Ce n’est pas le plus éstrange, regarde sur la mer, ces centaines de big boules rouges lumineuses, comme des vessies flottantes.

— Ah, je les ai vues, des lanternes flottantes tu veux dire ! Ah ! Mais je sais ce que c’est ! dit-elle, zut ! Il me faut mon smart-mobile !

Et sans que son grand-père ait eu le temps de l’en empêcher, elle arracha très vite sa petite main de son emprise et couru en sens inverse vers la hutte.

Malgré ses efforts de vieil homme sportif, elle avait dix ans et adorait le vélo, ses longues balades quotidiennes l’avaient rendue très sportive. Cela lui laissait une belle fierté envers elle et aussi une certaine difficulté à la rattraper !

Ils arrivèrent à la hutte en même temps, essoufflés tous les deux. Au point où il en était, il lui laissa attraper le smart-mobile tout neuf, qu’il venait de lui offrir et dont elle était si fière. Il lui reprit aussitôt la main pour leur faire regagner la côte, le ponton était déjà recouvert d’eau et leur course jetait de gerbes de flaques froides, mouillant leurs shorts à chaque pas.

Arrivés presque au bout du ponton, les vagues arrivaient jusqu’aux cuisses de Natalia, elles charriaient beaucoup de vase et des algues du large, ce qui la fit chuter malgré la poigne ferme de son grand-père. Entrainé dans sa chute, il se trouva lui aussi à genoux sur le ponton, avec de l’eau jusqu’au cou ! Il ne voyait plus Natalia et se vit pris de panique lorsqu’il s’aperçu qu’il ne tenait plus sa main. Il fallait regagner ensemble la côte au plus vite. Malheureusement celle-ci semblait s’éloigner à mesure que les vagues prenaient rapidement du terrain.

Un canoé vide passa auprès de lui sans qu’il puisse l’arrêter, la montée des eaux avait dû le détacher. Son regard balayait avec terreur le ponton submergé, lorsqu’à dix mètres de lui, en direction de la côte, il crut distinguer deux petites mains s’agrippant à poteau d’amarrage, il se laissa emporter par l’eau jusqu’à elle pour l’attraper au passage. Par malchance les eaux étaient plus fortes que lui, il fut entraîné plus près de la côte. Retourner la rattraper s’avérait impossible à cause du puissant courant lent et impassible. Des larmes de rage et de désespoir lui brouillaient les yeux, lorsque son dos heurta un poteau auquel il s’accrocha de toutes ses forces pour ne pas s’éloigner d’elle davantage. Les secondes semblait des minutes. Au loin, les lanternes rouges partout sur la côte avaient cessé de l’intriguer, trop préoccupé par la survie de sa petite fille. Sa tête émergea de l’eau et elle put se stabiliser. Elle regarda autour d’elle et le distingua, elle ne savait pas s’il pouvait l’entendre.

— c’est quoi le code Pin, cria-t-elle de toutes ses forces !

— Le code PIN ! hurla-t-elle plus fort encore !

— Quoi ? Harper se demandait s’il comprenait bien, ce n’était pas le moment pour prendre des photos, et c’était quoi le code pin au fait ? Sans trop de conviction et comme une dernière volonté demandée par la condamnée,

— C’est « 0000 » hurla-t-il à son tour.

— Évidemment, j’aurais dû y penser !

Il n’en croyait pas ses yeux, dans ces circonstances, elle souriait ! Son petit corps grelottant à moitié suffoquant, les jambes enroulées de toutes ses forces autour du poteau de bois, elle tapait consciencieusement le code, pendant que le courant l’écrasait. Harper regardait la scène médusé et impuissant ! Elle tapa rapidement quelque chose encore avant de ranger précieusement son téléphone dans son t-shirt. Elle ne fit aucune photo !

Alors pourquoi ? se demandait le grand-père. Quand il observa, hébété, les lanternes rouges qui semblaient voler littéralement à la surface de l’eau et convergeaient dans leur direction. Leur vitesse était impressionnante. De plus près, elles semblaient molles rouges lumineuses et translucides toutes rondes à moitiés enfoncées dans l’eau et de la taille de ballons de baskets. Elles entourèrent Natalia, puis mues par une cohésion de groupe, certaines se collèrent littéralement en cercle autour d’elle, tandis que d’autres passèrent rapidement sous le cercle ainsi clos et s’aplatirent pour faire un fond isolant.

Harper faisait enfin la liaison entre la présence de ces boules et le smart-mobile de Natalia, quand une vague, passa au-dessus de sa tête et le submergea quelques secondes lui faisant desserrer légèrement son appui autour du poteau glissant. Il réussit, malgré tout, à se hisser à bout de force pour faire émerger la moitié de sa tête hors de l’eau. Encore plus étonné de voir ce canoé de fortune arriver juste à côté de lui, avec sa petite fille aux anges assise en tailleur à l’intérieur. Elle tenait de toutes ses forces le smart-mobile dans sa main et lisait quelque chose.

Elle rangea à nouveau son appareil et frotta soudain frénétiquement une boule du radeau qui se trouvait devant lui, à chaque frottement, la boule s’aplatissait en surface. Il s’agrippa alors à cette marche providentielle, pour se hisser à l’intérieur.

— Ce sont des drones de sauvetage ! Tu nous as sauvés Grandpa ! s’exclama-t-elle, en tapotant fièrement son cadeau d’anniversaire sous son t-shirt.

Elle lui montra ensuite comment elle dirigeait déjà le canoé, il suffisait d’appuyer deux fois sur le dessus d’une boule et le canoé de sauvetage partait dans cette direction.

— Regarde là-bas ! montra-t-elle du doigt pas très loin, vers le large.

Il distingua, un peu après elle, deux petites têtes blanches qui se débattaient, sur un palmier flottant arraché de la côte.

— Des capucins ! Allons les sauver, dit-il en jouant avec sa petite fille du plat de la main sur les ballons pour les diriger dans la bonne direction.

—  ces singes-là n’ont pas de smart-mobile, c’est pas leur anniversaire ! ajouta-t-elle en rigolant.

Les capucins tout imprégnés de boue liquide, montèrent dans l’embarcation après une très courte hésitation, ils se serraient fortement l’un contre l’autre s’entourant de leurs petits bras trempés. Un joli petit couple tremblant, apeuré et frigorifié.

— Notre premier couple d’animaux ! Cela ne te rappelle-t-il pas une autre histoire ? demanda Harper, souriant enfin.

— Non, mentit-elle en lui faisant un bisou. Tu me la racontes ?

 

 

Une fête dangereuse ! (deuxième partie)

Rencontre. Chaleur. Soleil. Océan. Eau. Rêve. Fin. Moment. Mains. Chanson.

 

Son regard endormi et affaibli était embué d’une pluie qui lavait ses joues après ses larmes. L'orage faisait à nouveau rage depuis trop longtemps, la laissant encore dans une obscurité étrange en ce début de soirée. Le naufrage était vieux de quelques longues heures. Mais depuis combien de temps au fait ? 

Il émane de cette atmosphère sombre, la force d'un génie créateur en quête d'absolu et de nuit éternelle qui emplirait l'horizon de mille nuances de gris en dentelle, pensa-t-elle. Sentant son intellect défaillir, elle se prit à sourire.

C’était comme une deuxième naissance, épuisante, après avoir été à moitié noyée par les vagues, son pied gauche, lui, s'était trouvé en partie lacéré sur les rochers. Quelques traces de vernis demeuraient à ses orteils. Le vestige de cette balade galante en canoë, pour laquelle elle s’était si joliment apprêtée, évoquait la triste disparition de son tout nouveau compagnon. Cette si agréable rencontre avait été trop courte et sa nouvelle situation tragique semblait lui faire s’envoler l’espoir d’une belle aventure. Elle demeurait dans l'attente interminable d'un signe de vie qui n'était pas encore venu. 

Prise d’un nouveau vertige, les jambes affaiblies, elle s’affala brutalement en haut de la petite bande de sable humide épargnée par la montée des eaux. Un rêve se dessina furtivement. Elle y apercevait le retour de son agréable compagnon. Un magnifique soleil illuminait la plage et le visage souriant de cet homme charmant connu quelques jours plus tôt, sur son petit bateau. Étonnamment, elle s’inquiétait à peine, de la chaleur harassante pour sa peau si fragile. Il vint s’allonger sur le sable à côté d’elle et lui fit un baiser léger sur la joue. Un éclair de tonnerre assourdissant mit fin à ses songes.

À la suite de son réveil douloureux, sa priorité était de rester indemne, à tout prix, dans cette nature hostile. Même si la situation semblait désespérée, dans sa poche lui restait, un morceau de chocolat carré et une pistache fermée, maigre souvenir d’un charmant apéritif aux cocktails de fruits exotiques, à bord de la petite embarcation disparue. Un petit point de départ à son évasion et pour seule hache, sa détermination accrue...

Elle hésitait à se détourner de l’Océan, espérant y voir un espoir de sauvetage. Pourtant, elle avait soif, il faudrait bien qu’elle s’éloigne du rivage pour trouver un récipient qui capterait l’eau dont elle manquait. En attendant, elle levait haut la tête, les yeux clos, la langue tirée et aspirait les perles de cette pluie rageuse. 

La forêt primaire, sombre, humide et froide, qui longeait la plage ne l’enchantait pas. Pas encourageant d’y pénétrer toute trempée. Elle rouvrit alors les yeux pour scruter désespérément une dernière fois l’horizon. Elle y vit incrédule, au creux d’une vague, un point rouge irradiant. Elle ne pouvait pas en distinguer l’éloignement, cela semblait provenir d’une embarcation puisqu’il y avait de la lumière ! Elle attendit le prochain mouvement de vagues propice. Plus de doute, il y avait bien ce point, intermittent, au milieu de l’immensité tumultueuse lui donnait l’espoir d’être secourue rapidement. 

Elle agita ses bras en l’air, sautant à pieds joints le plus haut possible malgré la douleur de ses blessures. Trouvant une nouvelle énergie, malgré la fatigue. Elle hurla de toutes ses forces, même si la tempête et le vent lui laissaient peu d’espoir d’être entendue. Elle comprit aussi que cela risquait de ne servir à rien de s’agiter ainsi, parce qu’elle n’était pas très visible. Sa robe bleue marine toute trempée avait pris, une teinte très foncée qui se fondait dans ce décor lugubre. Pris par l’urgence, elle se hâta de l’enlever pour laisser apparaître son long corps pâle et son petit maillot deux pièces turquoise à imprimé ethnique, très chic, acheté spécialement pour cette sortie romantique si insolite. Voilà qui la rendait davantage visible et grelottante ! Sa blancheur se détachait bien de la grisaille environnante. Elle sautait encore et encore en grimaçant à chaque fois que son pied blessé heurtait le sable durci par la pluie. Imperceptiblement le point rouge se rapprochait ! On l’avait visiblement repérée ! C’était étrange, deux silhouettes assises se détachaient, puis environ dix minutes plus tard elle en distingua deux autres beaucoup plus petites.

Vingt minutes plus tard, elle repéra l’étrange structure de l’embarcation. Tandis que l’orage dérivait au loin et que la pluie se calmait. Des dizaines de boules rouges, soudées en un grand cercle, un homme d’un certain âge, et une jeune fille, et… deux petits singes ! Elle entendit des voix, comme une chanson ! Très vite, elle sentit une joyeuse gaité à bord de ce radeau étrange. Elle comprit enfin les paroles répétées en boucle, par l’homme et la petite fille et se prit à fredonner le même air qu’eux !

 

« Dieu dit, à Noë… il y a un déluge !

Tu dois tous les sau…ver, sans les juger !

Ouais ! Ouais ! 

Tu dois délivrer, les enfants et les capucins !

Hein ! Hein !

Venez ! Chanter, Ta..pez des mains !

Enfants de Noë !

Ouais ! Ouais ! »

 

Comme eux, elle se mit aussi à taper des mains les bras en l’air. L’ambiance étrangement joyeuse, était surréaliste, mais au point où elle en était…

Ils accostèrent très vite, l’homme, agile, sauta sur la plage et y tira énergiquement l’embarcation, pendant que la petite fille manipulait un smart-mobile sans sortir du canot. L’homme se tourna enfin vers elle en souriant. Sur le moment elle se fit machinalement la réflexion suivante : s’il m’appelle ‘Ma petite Dame’, je le tape ! 

Mais, non ! Au contraire, il lui serra la main avec une marque de profond respect et ôta aussitôt sa veste, aussi trempée qu’elle, pour lui couvrir les épaules.

La petite demoiselle sauta prestement sur la plage pour les rejoindre. En lui criant :

— Bonjour madame, vous allez bien ?

— Eh bien, tout ce que peux affirmer c’est que je suis très contente de vous voir ! Je m’appelle, Aurore et toi ?

— Natalia ! Et lui c’est mon grand-père Harper, il est américain dit-elle fièrement !

— Enchantée de vous connaître, j’ose dire que vous m’avez sauvé la vie tous les deux ! Attention !... Vos petits singes !

Trop tard, les deux capucins s’étaient déjà enfuis.

— Ce n’est pas grave madame, ils sont sauvages, ils étaient naufragés aussi. Ils sont partis se réfugier dans la végétation, ils s’y sentiront protégés, expliqua rapidement le grand-père avant d’ajouter : dites, vous qui êtes française, il n’y en a pas beaucoup ici à Bahia Chatham, ne connaîtriez pas le père de Natalia? Un français, il s’appelle Charles. La dernière fois qu’on s’est parlé, il avait rencontré une jeune femme, il devait faire une promenade avec elle.

Aurore pâlit brutalement, autant que cela lui était encore possible. Elle regarda la jeune demoiselle :

—  Tu es sa fille alors ? Il m’a beaucoup parlé de toi, et vous, vous êtes le beau-père de Charles ?

Il lui fit un signe d’assentiment de la tête, tandis qu’il comprenait soudain, au regard anxieux d’Aurore, que son gendre avait un problème.

— Il était avec vous ? Bien sûr ! Où est-il maintenant ?

— Je ne sais pas monsieur, elle secoua la tête pour montrer qu’elle n’en avait aucune idée.

Natalia les regarda à tour de rôle, elle comprit aussitôt que retrouver son père était urgent, vu les horribles conditions atmosphériques.

— Je vais réveiller les drones de sauvetage, elle sourit brièvement et sans attendre leurs réactions, replongea sa main dans son t-shirt. Elle tapota sur son clavier rechercha une photo de son père et la colla un long moment sur une des boules rouges du canot de sauvetage.

La boule changea plusieurs fois d’intensité lumineuse, passa brièvement au vert pour revenir à sa couleur rouge standard. Cinq boules se détachèrent ensuite de l’embarcation, en plus de la première, pour redevenir autonomes. Quatre retournèrent en mer, tandis que deux autres roulèrent en accélérant dans des directions opposées sur la plage. Ayant atteint une vitesse suffisante, elles firent émerger deux longues ailes planantes latéralement et décollèrent à vingt mètres du sol, en conservant leur direction. 

En mer, deux boules partirent ensemble d’un côté vers la droite, à bonne distance l’une de l’autre. Les dernières firent de même sur la gauche. Puis vint l’attente longue et épuisante, tous les trois assis sur quelques-unes des nombreuses grosses balles de sauvetages restantes, qu’ils avaient roulées sur le haut de la plage. Le silence régnait, lourd d’angoisse, entre deux rafales de vent.

Après une attente interminable, deux boules s’agitèrent sous Harper qui regardait l’Océan, l’obligeant à se lever. Elles quittèrent la plage à grande vitesse, sur la droite du grand-père, emmenant dans leur sillage une quinzaine de ces engins lumineux, laissant le radeau de secours bien amaigri. Seule Natalia semblait trouver tout cela normal.

Quelques minutes plus tard seulement, les fameux engins réapparurent sur le sable roulant vers eux en position de civière supportant un corps. Les drones de transport étaient beaucoup moins lumineux. Natalia qui avait été la première à le remarquer déclara,

— C’est pour économiser les batteries ! Regardez, ils ramènent papa !

Soucieux d’épargner à Natalia une vision désastreuse, Harper demanda à Aurore de retenir sa petite fille. Elle avait déjà été amplement affectée par la noyade accidentelle de sa maman, quatre ans auparavant. Anxieux, il s’approcha doucement de la civière autonome qui s’était arrêtée.

— Restez là, je vais vérifier qu’il va bien, expliqua-t-il brièvement pour les rassurer. Arrivé près du corps il cria aussitôt soulagé, il est vivant !

— Papa ! Cria Natalia, on est là ! 

Elle courut vers lui, il était allongé, entouré des sphères soudées et aplaties qui avaient déclenché une douce chaleur agréable au toucher. Charles regarda son beau-père puis sa fille, soulagé et surpris. Il essaya de se lever, mais en vain. Il avait passé trop de temps dans l’eau glacée, avant d’être finalement rejeté sur le rivage. 

— Drôle d’anniversaire, hein ? lui chuchota-t-il. Il tendit une main vers sa fille qui la lui prit, l’air ravi.

— Eh, mais toi aussi tu as une surprise ! Regarde qui est là !

Aurore en retrait, s’approcha enfin de lui et s’enhardit à lui prendre l’autre main.

— Merci pour cette balade romantique, je crois bien affirmer qu’elle restera inoubliable ! 

Il faisait nuit déjà et Charles, épuisé, heureux et soulagé, lâcha une larme sous le ciel étoilé.

 

François BLANCHARD   14 octobre 2016